Sommeil et médecine générale

"Dormir peu, dormir mieux, vivre mieux."

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Principes de thérapie cognitive et comportementale

lundi 7 février 2011, par guilhem


La plupart des patients "insomniaques" ont développé des comportements extrêmement nuisibles au sommeil, tant sur un plan chimiothérapique que psychologique.
La prise en charge des troubles du sommeil découle d’une démarche similaire à celle utilisée vis-à-vis des troubles du comportement alimentaire. Son efficacité dépend essentiellement de la participation du patient.
Le programme de rééducation du "vouloir dormir" repose sur trois étapes indispensables.

  • Compréhension des mécanismes régulateurs du sommeil et de l’éveil.
  • Recherche des facteurs exogènes et endogènes responsables du déséquilibre.
  • Mise en place d’un programme de rééducation.

(NB : article provisoire en cours de révision.)

Comprendre les mécanismes du sommeil


En diététique, il est indispensable de faire comprendre au patient la valeur calorique des aliments. (Il est inutile de remplacer le pain par des biscottes pour maigrir car cela dépend plus de ce que l’on met dessus et il est illusoire de se priver lorsqu’on a faim).
On conseillera donc au sujet de manger "autant" que d’habitude mais de plutôt choisir uniquement les nutriments à faible valeur calorique qu’il a appris à connaître.
Il faudra également l’aider à savoir identifier les petites erreurs alimentaires qui contrecarrent le régime le plus strict.

De la même façon, en somnologie, il faut arriver à faire "penser différemment" le malade.
C’est un "challenge" difficile,

Quelles que soient leurs causes, les troubles du sommeil correspondent à un stade de dépassement des mécanismes d’adaptation de l’organisme. Cette décompensation est brutale mais se prépare sur une longue période de temps pendant laquelle le sujet se forge peu à peu beaucoup d’idées contre performantes au sujet de son sommeil. (Voir : testez vos "connaissances").

Il est donc capital de comprendre (de "prendre pour soi") quelques notions scientifiques sur le sommeil : (voir ci-dessous les liens internes)

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Recherche des facteurs endogènes et exogènes en cause dans l’apparition ou la persistance du trouble :

  • Facteurs exogènes.

    En somnologie, (comme en diététique ... [1]) l’établissement d’un agenda du sommeil est indispensable à la compréhension du trouble.

    Devant une plainte d’insomnie chronique, l’agenda du sommeil permet parfois de distinguer certaines situations :
    le décalage de phase de l’adolescent (qui a dormi jusqu’à midi pendant les vacances) à qui on conseillera de se lever plus tôt même le dimanche ;
    le court dormeur (qui souhaiterait dormir autant que son conjoint et à qui il faut conseiller de se coucher plus tard) ;
    la frustration de celui qui reste au lit "pour rien" le matin ;
    la fatigue de celui qui "arrive" à se rendormir au matin ...

  • Facteurs endogènes :

    Certains sont gros mangeurs, on dit qu’ils ont un appétit d’ogre, d’autres "picorent comme des oiseaux".
    Certains sont d’une famille de "bien portants" d’autres sont tous "comme des fils de fer".
    On sait par exemple que l’obésité repose en grande partie sur la prédisposition génétique à stocker des réserves énergétiques. Un "candidat" à l’obésité devra donc, toute sa vie, savoir s’interdire les calories superflues.

    De la même façon, on a prouvé depuis 2003 qu’il existe des facteurs génétiques déterminant les rythmes du sommeil : on connaît des familles de gros dormeurs, certains sont plus "faits" pour travailler la nuit que d’autres etc....
    Ces caractéristiques sont souvent masquées ou contrecarrées par la capacité de l’organisme à s’adapter aux exigences sociales ou professionnelles mais les questionnaires portant sur les préférences, en dehors de toutes contraintes, montrent de manière relativement fiable la typologie individuelle du sommeil.
    Certains questionnaires récents sont même mis en place pour étudier les enfants. Une étude du dernier congrès (nov. 2006) de la SFRMS (Société Française de recherche et de Médecine du sommeil) a révélé que les enfants "du soir" sont véritablement pénalisés par les rythmes scolaires actuels.

    Typologie de court ou long dormeur, souple ou rigide, vespéralité ou matinalité sont des caractères génétiquement déterminés et sont corrélés à certains marqueurs biologiques (rythme de la température centrale ou pic de sécrétion du cortisol).


    Ces questionnaires de typologie du sommeil servent de support pour aider le patient à déterminer la zone d’équilibre de son sommeil.
    Remarque :
    Certains sujets ont véritablement "hérité" d’un sommeil d’une "abominable" qualité. C’est le cas des patients atteints de fibromyalgie, par exemple, ou de spasmophilie, chez qui on retrouve très souvent les premiers symptômes dans l’enfance.
    Les récentes publications insistent d’ailleurs toutes sur l’existence de la fibromyalgie chez 5% des enfants, ce qui plaide pour une origine en partie génétique de ces syndromes qui, heureusement, sont de mieux en mieux appréhendés.

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    Mise en place d’un programme de rééducation

    Ce programme décidé en commun accord avec le sujet, vise à améliorer l’adéquation entre le comportement du sujet et son terrain somnologique déterminé à l’aide des questionnaires de typologie du sommeil.

    Il n’y a donc aucune recette générale ...

    Pour l’insomnie du très court dormeur il faut mettre en question les raisons de dormir plus que nécessaire ...
    Pour certains c’est "envoyer bouler" toutes les "vertus du sommeil".
    Pour d’autres c’est respecter à la lettre ses horloges internes.
    Pour d’autres c’est savoir entendre les messages somnologiques de l’organisme.
    Pour d’autres c’est se dissuader de vouloir dormir plus et se déconseiller la sieste.

    Le but est de retrouver la confiance dans les systèmes prévus par la nature et d’en connaître les points faibles.


    L’insomnie est l’incapacité à avoir sommeil lorsqu’on le souhaite...
    Une meilleure compréhension des mécanismes du sommeil permet d’adapter son rythme de vie selon les caractéristiques de son sommeil.
    Par exemple :
    Les personnes "couche tard" (du soir extrême) sont très bien prédisposés au travail de nuit. Les individus du "matin" supporteront très mal un travail posté du type "trois-huit".

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  • [1En diététique, les éventuels excès d’apport caloriques se repèrent sur l’observation de l’agenda alimentaire que fait remplir le diététicien.