Sommeil et médecine générale

"Dormir peu, dormir mieux, vivre mieux."

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Paroles d’insomniaques

"Les maux qui dévorent les hommes sont le fruit de leurs choix et ces malheureux cherchent loin d’eux les biens dont ils portent la source. " Hippocrate de Cos (460-370 av. J.-C).

samedi 27 janvier 2007, par guilhem

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Des schémas à revoir ...

Lors de la première consultation pour insomnie, on observe que le mauvais dormeur est véritablement enfermé dans un cercle vicieux de pensées et de comportements qui conduisent paradoxalement leur cerveau à un état d’hyper-éveil.
Mais il faut comprendre que l’insomniaque a toujours raison de penser ce qu’il pense. Il est arrivé à ces conclusions à travers un certain nombre d’expériences personnelles, ou de conseils de "bon sens".
Il fait ce qu’il pense devoir faire pour arriver à dormir, mais ... malgré tous ses efforts, il est en situation d’échec.
En général, lorsqu’il se décide à consulter, le processus contre-performant est extrêmement ancien et l’usage (quasiment systématique) des somnifère entraine sa consolidation.

- La guérison de l’insomnie nécessite une complète remise en question de ces schémas de pensée "somnotoxiques".
Voir l’article schémas "somnotoxiques".

- En pratique, il est important d’adopter une attitude plus scientifique vis-à-vis de chacune des "certitudes" qui occupent l’esprit du mauvais dormeur.
Faire le Quizz vrai-faux du site.

- Seule une démarche expérimentale permettra la révision de la façon de penser le sommeil qui garantit la solidité de la guérison.
Voir "Consignes générales pour savoir dormir".


AU COUCHER

  • Le soir, je suis "crevé" mais, quand c’est l’heure de se coucher, je n’ai plus du tout sommeil ;
  • J’ai sommeil, mais, dès que je suis dans mon lit, c’est fini, je me réveille ;
  • Je ne dors pas mais je "somnole" un peu devant la TV, ça me fait du bien ;
  • Je commence à m’endormir, mais si une idée me réveille, c’est fini ;
  • Je porte des bouchons d’oreille parce que le moindre bruit me réveille ;
  • Comme il me faut 1 heure pour m’endormir, je me couche plus tôt ;
  • J’attends sans bouger parce que je sais que je me repose quand même ;
  • Je me couche dès que j’ai sommeil pour ne pas rater le "train du sommeil" parce que sinon, je passe la nuit blanche ;
  • J’essaie de rester sans bouger pour ne pas me réveiller davantage ;
  • J’essaie de faire le "vide", de me "détendre", de faire de la relaxation ;
  • Pour m’endormir, je cherche le programme de télévision le moins intéressant ;
  • J’utilise le somnifère seulement lorsque je sais que je vais avoir une journée difficile ;
  • Je pourrai arrêter quand j’aurai moins de soucis (en vacances) ;
  • Je vais essayer de m’en passer "pour voir".
  • Je n’en prends qu’un demi de temps en temps, quand je vois que je ne dormirai pas.
  • Je commence par un demi et, si nécessaire, j’en rajoute dans la nuit.



DURANT LA NUIT

  • Je peux rester coucher sans dormir pendant des heures.
  • je sais que je ne dors pas même si je fais parfois des rêves ;
  • Je m’éveille la nuit, toujours aux mêmes heures ;
  • Je reste allongé et j’entends tout ce qui se passe ;
  • Je me réveille avec l’impression d’étouffer ;
  • Je suis tellement bien éveillé que je serais assez en forme pour aller "laver la voiture, faire de la cuisine ou même du ménage" ;
  • Si je me lève, je sais que je serai encore plus fatigué demain ;
  • Quand je vois ou entends passer les heures, je sais que toute ma journée sera fichue ;
  • J’ai peur de ne pas tenir le coup, de devenir fou, de ne plus jamais dormir ;
  • Je sais que ce n’est pas bien mais je préfère prendre un somnifère ;
  • Quand je prends un somnifère, je dors bien ;
  • Je dors "grâce" aux somnifères ;
  • Je suis un "drogué", je veux arrêter mais je sais que c’est impossible ;



LE MATIN

  • Je commence enfin à dormir juste quand il faut se lever ;
  • J’ai trop sommeil quand le réveil sonne pour me lever tout de suite ;
  • Je mets le réveil en avance pour pouvoir rester un peu au lit ;
  • Je suis éveillé mais je reste là à attendre parce que je n’ai rien à faire ;
  • Je ne dors pas mais je fais des rêves ;
  • Je suis réveillé mais c’est comme si j’avais besoin de me reposer encore un peu pour pouvoir me lever ;
  • Je suis éveillé mais j’essaie encore de dormir parce que je suis crevé ;
  • Je préfère attendre pour ne pas réveiller mes proches ;



LE DIMANCHE, EN VACANCES

  • C’est le matin que je prend (enfin) le plus de plaisir à dormir ;
  • Heureusement que, parfois, le dimanche matin, je peux récupérer ;
  • Ça serait idiot de se lever le matin lorsqu’on peut enfin, dormir ;
  • J’essaie de me recoucher si je suis fatigué et, quelquefois, j’arrive heureusement, à dormir encore ;
  • J’ai lu qu’il fallait faire la sieste, alors je me force à la faire ;
  • Certaines fois, heureusement, j’arrive à dormir plusieurs heures le dimanche ;
  • Je fais la sieste mais malheureusement, je ne dors pas ;
  • Je me sens bien quand j’arrive à faire une longue sieste ;
  • Je ne dors pas longtemps parce que je ne m’endors jamais rapidement, alors je reste préfère rester allongé(e) plusieurs heures ;
  • Je sais que je n’arriverai jamais à dormir le temps d’une sieste ;
  • C’est normal de récupérer quand on peut ;
  • Lorsque j’arrive à dormir je ne mets jamais le réveil.


En conclusion...

Le mauvais dormeur est enfermé dans un cercle de certitudes et de comportements contre performants ...
Nous ne pouvons que conseiller, à titre d’exemple, la lecture attentive d’une page du philosophe Allemand Friedrich Nietzsche (1844 - 1900) :
"Ainsi parlait Zarathoustra"
Ce texte est un véritable trésor de bon sens et pourrait servir de base à la thérapie cognitive et comportementale de l’insomnie.
« Ce sage me semble fou avec ses quarante pensées : mais je crois qu’il entend bien le sommeil. »


Extraits :
« Quand vient la nuit je me garde bien d’appeler le sommeil ! Il ne veut pas être appelé, lui qui est le maître des vertus ! »
« Le sommeil me frappe sur les yeux, et mes yeux s’alourdissent. Le sommeil me touche la bouche, et ma bouche reste ouverte. »
« En vérité, il se glisse chez moi d’un pied léger, le voleur que je préfère, il me vole mes pensées ... »



La connaissance des règles d’hygiène du sommeil est un préalable indispensable à la prise en charge de ses troubles, car pour contrôler le sommeil, il faut d’abord lui obéir  [1].


NB. Au cours d’une nuit normale, le sommeil léger (stade 1 et 2) occupe environ 50 % du temps de sommeil total.
Il a été démontré que la perception de ce sommeil "léger" par le dormeur lui même est très subjective : lorsqu’on le réveille et qu’on l’interroge, un dormeur sur deux seulement reconnait s’être endormi.
La même expérience chez les personnes qui se plaignent d’insomnie montre que presque toutes affirment ne pas avoir conscience d’être en train de dormir.
Il faut donc savoir favoriser en priorité le sommeil profond, car la sensation d’insomnie est très fréquente dans les phases de sommeil léger.
En pratique, cela explique tout l’intérêt de la réduction du temps passé au lit lorsqu’on souffre d’insomnie...

Nous recommandons en particulier la lecture des articles suivants :
- "Consignes générales pour un bon sommeil".
- "Savoir en sept points".
- "Savoir dormir".
- "Déterminer son chronotype".
- "Somnolence diurne excessive".
- "Sieste : mode d’emploi".
- Et etc... "Un bon dormeur se souche en confiance et se réveille en forme".



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Quelques liens externes pour en savoir plus...

[1Pour paraphraser Francis Bacon, philosophe et aphoriste Anglais (1561 - 1626) :"Pour contrôler la nature, il faut lui obéir et c’est par la contemplation de la cause que l’on détermine la règle." (Nda. traduction personnelle du vieil anglais : "Nature to be commanded must be obeyed ; and that which in contemplation is as the cause is in operation as the rule" ).