Sommeil et médecine générale

"Dormir peu, dormir mieux, vivre mieux."

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Placebo et sommeil

La seule façon de guérir le sommeil c’est d’en bien comprendre le fonctionnement

jeudi 18 février 2010, par guilhem

Avertissement : cet article n’est pas très consensuel. Il a pour objectif de susciter un changement des mentalités dans la prise en charge des troubles du sommeil.

Les tenants inconditionnels des médecines douces n’approuveront sans doute pas le message qu’il porte mais nous pensons qu’il est nécessaire de prendre parti dans ce difficile débat.
" Pour ou contre les médecines parallèles ?"
Doit-on faire un "choix" entre "allopathie" ou médecine "douce" ?
Non.
D’un côté comme de l’autre, selon nous, le malade serait sur une fausse route.
Soyons clair, vis-à-vis de l’insomnie, nous (le site "sommeil et médecine générale") ne cautionnons pas plus les somnifères que l’acupuncture par exemple et pour ne n’en citer que ceux là...
- vis-à-vis des troubles fonctionnels (migraine, spasmophilie, etc, ...), nous ne cautionnons pas plus le magnésium que l’homéopathie par exemple.
- vis-à-vis de la fatigue, nous ne cautionnons pas plus les vitamines que les huiles essentielles par exemple (et pour ne citer que ceux-là).

Pour guérir le sommeil
il faut comprendre le sommeil.

Qu’ils soient occasionnels ou chroniques les troubles du sommeil résultent très souvent d’un manque de connaissance à l’origine d’une cascade de malentendus.
Pour autant, jusqu’à ce jour, il paraît plus opportun d’utiliser des placebos que de permettre aux "malades" d’apprendre à se prendre en charge par eux-mêmes.

Un problème de dépistage précoce.

  • La plupart des gens qui souffrent de somnolence excessive (sieste dans la voiture, au bureau ou simplement parfois devant la télé), échappent longtemps au dépistage parce qu’ils ne voient pas de raison de s’en plaindre dès lors qu’ils croient normal de tomber de sommeil n’importe où.
    Le chiffre d’accidentologie en France en relation directe avec la somnolence (au volant et au travail) représente plusieurs milliers de décès par an.
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    Fatigue ou somnolence ?
    Une confusion lourde de conséquences
  • La plupart des gens qui souffrent de troubles fonctionnels (migraine, lumbago, torticolis, vertiges, palpitations, spasmophilie...) échappent longtemps au dépistage parce que la démarche médicale traditionnelle fait encore trop souvent l’impasse sur les troubles du sommeil.
    Par contre, la plupart de ces patients finissent en général, à force de fréquenter le milieu médical, par trouver de multiples raisons normales de souffrir :
    - soit par un mécanisme un peu trop rapidement qualifié de psychosomatique, où ce sont les soucis qui "dérèglent les nerfs" (migraine ou constipation par exemple). Ils finissent pas se convaincre qu’ils sont en dépression.
    - soit par une cause lésionnelle un peu trop facilement désignée comme organique, où c’est la maladie qui crée le trouble (pseudo-hypertension et migraine, arthrose et torticolis par exemple, hernie discale et lumbago -Nda. pauvre Johnny !-). Ils finissent pas se convaincre qu’ils sont mal fichus.
  • La plupart des gens qui souffrent d’insomnie occasionnelle ou chronique échappent longtemps au dépistage et à la prise en charge adaptée parce qu’ils en font trop simplement remonter la cause au "stress".
    Leur échappe le fait que, bien souvent, tout dans leur comportement contribue à leur insu à déstabiliser leurs horloges internes.
    Dès qu’ils le peuvent, ils récupèrent, mais à contre-temps, un peu de sommeil, et c’est ce sommeil de survie qui contribue à pérenniser l’insomnie.


Un problème de prise en charge triplement inadaptée

  • Pour la somnolence, il suffit de faire comme le recommande conjointement le bon sens et la faculté... : la sieste.
    Mais la sieste est une arme à double tranchant qui peut aussi contribuer à masquer une somnolence diurne excessive.


    La plupart des gens qui souffrent d’apnée du sommeil sont pris en charge après

    • - soit des années d’évolution avec organisation du rythme de vie autour de "petits sommes réparateurs",
    • - soit un accident (ou un presque-accident) de voiture traduisant une somnolence excessive déjà très ancienne,
    • - ou soit à la suite d’un infarctus traduisant une souffrance cardiaque et/ou métabolique très ancienne.
  • Pour les troubles fonctionnels, il suffit de prendre le remède "préconisé pour" et "utilisé pour..."
    La majorité des médicaments conventionnels prescrits par les médecins en France le sont en l’absence de preuves d’efficacité. Il suffit que ces médicaments appartiennent à ceux traditionnellement utilisés sur la base d’habitudes médicales anciennes.
    On assiste d’ailleurs chaque année à leur dé-remboursement de plus en plus impitoyable, dans le cadre de la limitation des dépenses décidée par les pouvoirs publics.
    Il n’y a pas si longtemps, on remboursait sans coup férir la plupart de ceux que l’on qualifie aujourd’hui de médicaments de confort (signifiant bien là le peu de considération que l’on a pour le malade) : antispasmodiques, aide à la digestion, à la circulation, à la mémoire, fortifiants, vitamines... et même par la suite : anti-douleur, anti-allergiques... la liste est encore ouverte.

    Une illustration aussi fréquente que caricaturale !

    Nb. Récolté sur un forum "santé" du web en tapant : "sommeil", "médecine", et "parallèle".
    Depuis des mois et des mois j’ai de graves problèmes de sommeil entraînant ainsi une grande fatigue.
    Après des essais de remèdes de grand-mère, d’homéopathie, d’anxiolytique ... rien ne marche.
    La question première du médecin concerne si tout va bien dans ma vie, mais au niveau du boulot et de la vie perso tout est parfait donc pas de raisons de se faire des nœuds au cerveau !!!
    Depuis quelques jours le médecin m’a carrément mis sous somnifère, ce qui ne me plaît pas trop sachant que cela ne m’apporte pas une nuit 100 % parfaite.
    J’ai entendu parler de l’étiopathie, pouvez-vous me donner votre avis car je ne connais pas cette médecine.


    Voir nos annotations en commentaires en bas de page.

    La méconnaissance du rôle et des mécanismes de régulation du sommeil

    Le rôle du sommeil :
    La, ou plutôt LES fonctions du sommeil sont pour l’heure encore au stade des hypothèses, mais des centaines de publications scientifiques attestent du rôle central du sommeil dans tous les domaines de la santé physique, mentale et relationnelle.
    Cf. (prochainement) "Les fonctions du sommeil".

    La régulation du sommeil :
    - un terrain somnologique individuel prédéterminé avec un sommeil peu efficace,
    - des événements somnotoxiques qui réduisent encore plus l’efficacité du sommeil,
    - des cercles vicieux cognitifs et comportementaux qui déstabilisent le système vers l’insomnie et contribuent à son aggravation.

    La méconnaissance des médicaments, des "somnicaments" et des placebos

    - des médicaments presque toujours pires que le mal...
    - lacune de formation et d’information post-universitaire,
    - légèreté des prescripteurs et force des habitudes culturelles,
    - pression des laboratoires (lobbyisme) pharmaceutiques.


    - des somnicaments capables d’intervenir sur le système à double balancier. (Cf. les six somnicaments du sommeil.)
    - la lumière (Cf. "Luminothérapie", et "Chromothérapie")
    - l’alimentation (qui doit rester compatible avec notre nature diurne)
    - la position debout et la marche (un signal "jour-activité" capital)
    - les contacts sociaux (l’isolement favorise la désynchronisation des horloges internes)
    - la chaleur (Cf "Thermothérapie")
    - la motivation et les plaisirs (la volonté favorise l’éveil)

    Que penser du mode d’action des placebos ?
    La motivation et le plaisir sont deux somnicaments capables d’améliorer provisoirement le sommeil mais faire du sommeil comme Mr Jourdain faisait de la prose, c’est-à-dire utiliser les somnicaments sans le savoir, ne suffit pas pour comprendre le sommeil.
    Le plus souvent, avec les placebos, les idées fausses reprennent tôt ou tard le dessus et relancent le cercle vicieux de la fatigue et de l’insomnie.

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    Dictionnaire de médeine portatif,
    Jean Fr. Lavoisien (1° éd. 1771).
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    Phythothérapie Egyptienne de la migraine abandonnée de nos jours).
    C’est le crocodile qui porte les herbes médicinales entre ses dents...


    Nous recommandons en particulier la lecture des articles suivants :
    - "Consignes générales pour un bon sommeil"
    - "Savoir en sept points"
    - "Savoir dormir"
    - "Déterminer son chronotype"
    - "Somnolence diurne excessive"
    - "Sieste : mode d’emploi"
    - Et etc... "Un bon dormeur se couche en confiance et se réveille en forme".



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    Quelques liens externes pour en savoir plus...